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Relu d’une traite ce livre qu’on m’avait prêté il y a quelques semaines et que j’ai, alors, dû lire très vite pour le rendre dès le lendemain. Commandé ici en librairie, récupéré hier après huit jours d’attente et en traînant une fatigue de 10 tonnes… P…d’camion poumons !

Un titre intrigant, un livre facile à lire, moins évident à comprendre en profondeur.
Si une personne est convaincue que « tout est impermanent, toute émotion est douleur, aucun phénomène n’existe vraiment, le nirvana transcende les concepts « , même si elle n’a jamais entendu parler du Bouddha, alors elle est bouddhiste, dit l’auteur. En revanche, se raser le crâne, porter des vêtements rouges et or, faire brûler des bougies et de l’encens ne fera pas de vous un bouddhiste pour autant. Ce qui fonde le bouddhiste, ce sont les quatre sceaux – ou vérités – énoncés ci-dessus : ce qui fonde une religion (ce que n’est pas le bouddhisme) c’est sa Vue. Ici, il s’agit également de la Vue : ces quatre Sceaux, ou Vérités.

 » Pour les besoins de la communication, on peut dire que ces quatre vues sont la colonne vertébrale du bouddhisme. On les appelle « vérités » pour indiquer qu’elles constituent de simples faits. Elles ne sont pas fabriquées. Elles ne proviennent pas d’une révélation mystique transmise par le Bouddha. Elles n’ont pas attendu que le Bouddha commence à enseigner pour être vraies. Faire de ces principes le fil conducteur de notre vie ne constitue ni un rituel ni une technique. Ils ne forment ni une morale ni un code éthique. Et personne ne peut en déposer la marque ni les posséder.« 

 » Dans le bouddhisme, toute action qui pose ou renforce les quatre vues est une voie juste. Les pratiques, même celles qui passent pour ritualistes – l’offrande d’encens, l’entraînement aux méditations et aux mantras ésotériques -, ont toutes été conçues pour garder l’esprit focalisé sur l’une de ces vues, ou sur les quatre.« 

« Le bonheur n’est pas le but ».

« Le prince Siddhartha n’avait plus besoin ni envie d’élixir d’immortalité. En prenant conscience que chaque chose est composée, que la déconstruction [des éléments qui la composent] se poursuit à l’infini, qu’aucune des composantes de la création n’existe de manière autonome, permanente et à l’état pur, il se libéra. Chaque chose composée (nous savons maintenant que cela veut dire toute chose) est intimement liée à sa propre impermanence naturelle, au point de ne faire qu’un avec elle, comme l’eau avec le glaçon. »
(J’ai rajouté la partie entre crochets parce que cette « déconstruction » est clairement expliquée plus haut dans le texte, à la page 37)

Un livre à lire et relire, surprenant, drôle, sans complaisance, précis, ouvert, un livre parfait.